En octobre-décembre 2017, plus de 5,2 millions de personnes sont classées en phase crise, d’urgence et de Famine (phase CH 3, 4 et 5). La situation alimentaire et nutritionnelle est censée se détériorer en début de la période de soudure en 2018, occasionnant plus de 9,5 personnes en situation de crise, d’urgence et de phases de famine (CH 3, 4 et 5).
 

Dans les deux périodes d’analyse, la sécurité alimentaire et la situation nutritionnelle restent alarmantes dans le bassin du lac Tchad (Nigeria-Niger-Tchad) et dans le Nord et le centre du Mali, dans la boucle du Liptako Gourma, où l’insécurité civile est encore la principale cause des perturbations des moyens de subsistance et la principale limite d’accès à la nourriture.
 

Dans l’ensemble, la disponibilité de la nourriture sur les marchés est suffisante en raison de récoltes en cours, des flux commerciaux et des stocks résiduels. Cependant, pendant la période de soudure, les prix du marché pourront augmenter, notamment au Ghana, Nigéria, Libéria, Sierra Leone, en raison de l’inflation.
 

Malgré des conditions d’embonpoint satisfaisantes du cheptel dans la ceinture sahélo-saharienne, la production limitée de biomasse dans certaines zones aboutira à une migration précoce des animaux ainsi qu’une soudure pastorale prolongée (de mars à juin 2018), affectant l’accès à la nourriture des pasteurs et agropasteurs.
 

Situation nutritionnelle demeure et restera préoccupante due à un accès insuffisant aux services de santé. Les taux de malnutrition aiguë globale (GAM) sont supérieurs aux seuils critiques en particulier dans les zones touchées par l’insécurité et dans les zones à accès limité aux services de santé ainsi que l’eau et l’assainissement.